Future-Proof Funding en pratique : vos témoignages autour de l’idée principale n°2 – “Nous voulons apprendre”
À quoi ressemble le Future-Proof Funding dans la pratique ? Nous avons posé la question à nos membres et les avons invités à partager leurs expériences : qu’il s’agisse d’un succès, d’une prise de conscience ou d’un apprentissage tiré d’un échec. Leurs témoignages illustrent l’état d’esprit et le rôle avec lesquels les fondations soutiennent, apprennent, coopèrent et évoluent aujourd’hui.
Ce post met en avant l’idée principale n°2 – “Nous voulons apprendre”.
Les 5 idées principales font partie de l’initiative Future-Proof Funding. Nous les considérons comme une invitation aux fondations : à engager des discussions internes, à faire évoluer leurs pratiques et à mener une réflexion critique sur leur rôle et leur identité.
Tester plutôt que théoriser
Gebert Rüf Stiftung
Innover, c’est oser agir, remettre ses processus en question et rester agile. Et le meilleur apprentissage, c’est de se lancer. C’est pourquoi la Gebert Rüf Stiftung a récemment commencé à tester la plateforme suisse d’IA PeakPrivacy à travers trois premiers cas d’usage :
- rédiger des textes pour les réseaux sociaux
- évaluer des projets soumis
- préparer des projets de procès-verbaux de réunions
Ces assistants IA ne sont pas encore parfaits : ils rédigent déjà plutôt bien des posts pour les réseaux sociaux, mais peinent encore à analyser des projets complexes selon des critères précis. Une chose est sûre : la GRS a déjà beaucoup appris. Toute l’équipe de la direction a suivi une formation d’introduction à l’IA, les meilleurs cas d’usage ont été discutés et les premiers obstacles ont été travaillés avec les expert·e·s de PeakPrivacy.
Pour partager ces apprentissages et profiter de l’expérience d’autres organisations à but non lucratif, la GRS développe aussi, avec StiftungSchweiz, un dialogue sectoriel sur l’IA. L’objectif : élaborer des bonnes pratiques adaptées au secteur.
No Simple Solutions, Only Shared Learning
Fondation Botnar
Changing the conditions for young people’s wellbeing is complex, with no simple solutions. At Fondation Botnar, we recognise that rigid, target-based approaches cannot address such complexity. Instead, we adopt a learning-centred portfolio approach: asking what works, for whom, in what ways, to what extent, in what contexts, and how. By centring learning, we gain deeper insights and drive more effective change, amplifying what has a positive effect and discontinuing what doesn’t. By organising our funding in portfolios, we can flexibly combine funding instruments and work with diverse partners, leveraging their respective strengths.
We build and nurture learning networks that bring together different geographic and thematic perspectives within and across these portfolios. We started in our Cities thematic portfolio, establishing a community of partners working on an OurCity programme in cities on three continents. As part of our Fit4Future initiative, we launched a community exploring the use of digital tools in city governance, education and mental health.
These communities of practice foster a shared understanding within the wider ecosystem working for young people’s wellbeing. We also learn how we can better learn together, so that our ways of working continue to evolve and strengthen.
Permettre et apprendre : l’Unrestricted Funding pour soutenir la culture
SKKG – Stiftung für Kunst, Kultur und Geschichte
L’un des trois programmes de soutien de la SKKG met en œuvre une approche cohérente de Trust-Based Philanthropy et vise à encourager l’innovation systémique.
Le programme “Mise à l’échelle” accompagne, pendant 6,5 ans, cinq musées pionniers dans le domaine de la participation au patrimoine culturel. L’objectif : renforcer leur rôle de modèle. Ces institutions approfondissent leur travail novateur, partagent leur expertise dans toute la Suisse et rendent leurs approches utiles à l’ensemble du secteur muséal. Elles sont encouragées à tester en continu de nouvelles méthodes participatives et à jouer un rôle moteur pour tout le secteur.
Contrairement à un soutien classique limité à un projet, cette approche systémique repose sur un engagement de longue durée. Elle offre aux musées une sécurité de planification à moyen terme, ainsi qu’un soutien substantiel de plus de 600 000 francs par institution.
La SKKG accorde ce soutien sous forme d’Unrestricted Funding. Les musées décident eux-mêmes de l’utilisation des fonds – une preuve de confiance qui leur permet d’évoluer en profondeur et d’engager de vrais changements structurels.
Un élément clé du programme est le partage de savoir entre les institutions soutenues. Chaque année, la SKKG organise une “Retraite de reporting” : une journée de travail intensif pour échanger sur les projets, les résultats, les défis et les opportunités. Ce temps de réflexion collective permet aussi à la SKKG d’apprendre et d’enrichir ses propres approches de soutien. En parallèle, cette journée tient lieu de reporting oral.
Retour d’expérience sur l’accompagnement d’une organisation partenaire malgache
Givaudan Foundation
Il y a quelques années, nous (Givaudan Foundation) avons réalisé une mission de renforcement des capacités auprès d’une ONG Malgache, avec laquelle nous agissions pour la mise en œuvre d’un programme de développement rural au sein d’une trentaine de villages producteurs de vanille.
Ce programme englobait l’accès à l’éducation, à la santé et à l’eau, la promotion d’une meilleure nutrition et le développement de sources alternatives de revenus. Nombreuses des réalisations du programme étaient couronnées de succès, et les habitants témoignaient de réelles améliorations. Certains domaines d’interventions et pratiques nécessitaient cependant des ajustements, pour garantir un impact pérenne au sein des villages.
Au-delà nos interventions habituelles centrées sur le financement de de projets d’infrastructures et de formation, cette mission nous a amené à adresser explicitement les processus internes et les capacités organisationnelles avec notre partenaire malgache. Ce fut un exercice nouveau pour nous. Malgré notre ferme intention de rester attentifs aux dynamiques et enjeux locaux, nous avons commis quelques impairs. La reconnaissance de ces derniers nous a permis d’adapter nos approches, tout en restant fidèles à notre mission et les objectifs de renforcement que nous nous étions fixés.
Voici 3 conseils que nous pourrions inviter chacun à considérer en chemin:
1 – Ne pas sous-estimer l’importance de la sémantique : il est crucial de prendre le temps de bien nommer, définir et expliquer le mandat. Renforcement des capacités et Développement organisationnel sont deux choses différentes, et il est clé de présenter clairement de quoi il s’agit. Le plus clair sera le contenu de la mission, le mieux seront compris les rôles et les responsabilités de chacun.
2 – Accorder une attention toute particulière à la gestion du changement : une offre de Renforcement des capacités ou de Développement organisationnel ne sera pas nécessairement accueillie avec un enthousiasme immédiat et sans faille par le partenaire. Au sein même de l’organisation partenaire, la perception diffère souvent selon les parties prenantes, avec une plus ou moins grande résistance au changement. Décoder et désamorcer très tôt les craintes et les défiances, quand elles existent, est essentiel pour renforcer l’impact du soutien, et pour un travail en confiance mutuelle.
3 – Evaluer justement le temps nécessaire : le Renforcement des capacités tout comme le Développement organisationnel requièrent du temps, souvent davantage que celui estimé au démarrage de l’activité. Nous pourrions vous recommander d’être prêts à poursuivre un tel soutien au-delà de la durée prévue initialement.
En résumé, nous avons appris – et continuons à apprendre -, à être à l’écoute, ouverts aux adaptations chemin faisant, tout en restant fidèles à nos objectifs. Bonne route à vous tous !
Découvrez les 5 idées principales de l’initiative Future-Proof Funding.
Découvrez les témoignages autour de l’idée principale n°3 – “Nous agissons en partenariat”.
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